A midi le dimanche, surtout pendant les vacances, nous déjeunions ensemble chez Tantinette (sœur de Maman). De temps en temps une amie, mademoiselle Fauré, venait passer l’après midi. La pauvre était laide à souhait. Que de fous rires, quand Henri avec ses vingt ans de joli garçon lui déclarait sa flamme à pleine voix. Parrain (Paul Vital), le mari de Tantinette, nous confectionnait un bon gâteau qu’on dégustait en fin de séance. Souvent, je l’aidais à le faire. « Tu as le coup de main, me disait-il, je suis content de t’apprendre ». Cela lui rappelait son métier de pâtissier. |
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On jouait aussi aux cartes, mais sans le même plaisir que celui de confectionner des gâteaux. Henri détestait perdre et pour Tantinette le jeu consistait à tricher. Quand il faisait beau, surtout à la demi saison et l’été, notre jeu favori était le croquet. Là aussi, se posait le problème de la tricherie, nous étions arrivés à le résoudre en partie en mettant les deux tricheuses, Tantinette et Marthou, dans le camp opposé, ainsi elles se surveillaient. Quand oncle Armand était en France, en général plusieurs mois après des années en Indochine ou à Madagascar, nous nous retrouvions avec sa famille. Nous allions passer un dimanche chez eux, ils venaient à leur tour à Casteljoli. |
En
dehors des vacances, nous passions la plupart des dimanches à Lés (en Espagne,
dans le Val d'Aran)
où Henri était pensionnaire. Papa y avait loué un petit appartement, dédommageant
ainsi Maman qui aurait préféré avoir son fils au séminaire, près de chez nous.
Le voyage tournait parfois à l’épopée. Les routes n’étaient pas entretenues
comme en France. En Hiver, c’était un vrai bourbier, et plusieurs fois nous
avons dû avoir recours à une paire de bœufs pour nous sortir des ornières. Marthou
et moi nous nous en amusions, Papa et Maman beaucoup moins. |