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Maman
et Boby |
Souvent maman s’affairait près de nous, à enlever les fleurs fanées des géraniums, à cajoler ses orangers. Elle avait deux passe-temps favoris : ses bêtes et ses fleurs. On la voyait assez peu à la maison, elle en confiait le soin en partie à notre employée, on disait « bonne » à ce moment là. Madeleine était arrivée de sa montagne natale dans le haut Val d’Aran, elle ne connaissait que le Catalan, a appris le Français au fil des jours, et ne savait rien faire, mais intelligente et pleine de bonne volonté, elle était devenue une maîtresse de maison accomplie, quand elle s’est mariée avec un propriétaire aisé des environs. Maman avait donc le loisir de veiller sur ses fleurs, de voir avec le jardinier Léon ce qu'on pouvait faire venir du jardin, et surtout de s’occuper de sa basse-cour. Elle avait aménager trois volières : une pour les Leghorns poulettes blanches, excellentes pondeuses, une autre pour les Faveroles, magnifiques volailles qui nous procuraient de beaux rôtis et se montraient des couveuses de qualité, leur volume leur permettait de couver jusqu’à 24 œufs, et enfin les Wyandottes réunissaient un peu les qualités des deux. A côté des volières, se trouvait le clapier à lapins où chaque race, là aussi, avait sa lapinière. Les blancs aux poils longs, dont il aurait fallu enlever l’angora régulièrement (mais cela faisait trop de peine à Maman). Les Chinchias aux pelages magnifiques, qu’on a essayé plusieurs fois de tanner, sans résultat très spectaculaire, et enfin les plus beaux, de superbes bêtes gris bleu. |
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Le pigeonnier |
Mais les préférés de Maman étaient les pigeons et là, elle réussissait moins bien. Certes, elle avait fait construire un coquet pigeonnier, celui au dessus d’une des volières ne les ayant pas retenus, mais elle n’a pas eu plus de succès. Ils partaient chez nos voisins dont ils ne revenaient que rarement Paons et faisans n’ont jamais réussi à rester plus de quelques mois, à la désolation de maman. |
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